Rencontre avec Jean-Claude Vignoli, le combattant suisse contre le trafic d'ivoire en Afrique

Publié le 19 mars 2023 à 09:00

Jean-Claude Vignoli, un Genevois, a consacré deux ans de sa vie à la lutte contre le trafic d'ivoire en Afrique. Découvrez son combat...

Jean-Claude Vignoli est un Genevois qui a lutté contre le trafic d'animaux sauvages en Afrique au sein de l'ONG Eco Activists for Governance and Law Enforcement (Eagle). Dans son livre « Pour une poignée d'ivoire », il raconte ses missions pour infiltrer les réseaux de trafiquants et contribuer à la protection de la vie sauvage en péril. Bien que la lutte soit souvent frustrante, Jean-Claude Vignoli est déterminé à poursuivre ce combat pour sauver les espèces animales menacées et sensibiliser le public à cette cause.

La lutte contre le trafic d'ivoire en Afrique

Avec la demande croissante d'ivoire dans les pays asiatiques, le trafic d'ivoire est devenu un véritable fléau en Afrique, menaçant l'existence des éléphants et d'autres espèces animales. Selon les estimations, environ 30 000 éléphants sont tués chaque année pour leur ivoire. Les défenses peuvent peser jusqu'à 50 kilos et se vendre de 800 à 1000 francs le kilo, tandis qu'une corne de rhinocéros peut se vendre jusqu'à 150 000 francs. Le trafic d'animaux sauvages est considéré comme la troisième activité criminelle la plus lucrative, après le trafic de drogue et la traite des êtres humains.

Jean-Claude Vignoli a rejoint l'ONG Eagle pour lutter contre ce fléau en mettant à profit ses compétences d'agent secret et de flic infiltré. Les missions d'Eagle consistent à infiltrer les réseaux de trafiquants, à effectuer des filatures et à poser des émetteurs GPS pour repérer les marchandises. En janvier 2018, Jean-Claude a participé à une opération qui a permis de saisir 300 kilos d'ivoire et de condamner un trafiquant vietnamien notoire à 1 an et demi de prison. L'ivoire était caché dans des planches creuses et envoyé par bateau vers le marché européen ou asiatique.

Jean-Claude Vignoli, un croisé des temps modernes

Rien ne prédestinait Jean-Claude Vignoli à devenir un combattant pour la protection des espèces animales. Après des études en école de commerce, il a travaillé pour la caisse cantonale AVS avant de décider de reprendre des études en relations internationales et de fonder UPR Info, une ONG active dans la défense des droits humains. Il est également membre des Verts genevois. Toutefois, contrôler les virgules sur un document ne l'a jamais passionné, et il a voulu se confronter à la réalité du terrain.

Sa rencontre avec le documentaire « Virunga », racontant le combat de militants pour protéger les derniers gorilles, fait naître en lui une vocation : « J’ai réalisé que je pouvais mettre mes compétences au service de la nature. » Après avoir obtenu un diplôme de gestion durable de la faune sauvage, il participe à sa première mission en Afrique en 2016, pour l’ONG The Thin Green Line Foundation. Il y rencontre des gardes forestiers. Des gens courageux, armés de vieux fusils, qui n’ont pas peur de mourir pour protéger leur parc national, comme on le voit dans le film de Netflix. « Le but de ces gens est de protéger les écosystèmes. Mais ils ne sont pas formés pour lutter contre les réseaux criminels internationaux qui orchestrent les trafics. »

C’est là que Jean-Claude Vignoli entre en scène. Avec Eagle, il ne se contente pas de patrouiller, de protéger. Il veut remonter les filières, les réseaux, quitte à jouer avec le feu. Il a d’ailleurs failli y laisser sa peau. Un jour, en Côte d’Ivoire, alors qu’il s’apprêtait à suivre un convoi suspect, il a entendu une détonation, puis une douleur fulgurante dans le mollet. Il avait été touché par un projectile. Il a réussi à fuir, mais a passé une nuit entière caché dans la brousse, sans pouvoir appeler au secours. Il a finalement été évacué par hélicoptère. « On prend des risques calculés, explique-t-il. Mais il y a toujours une part d’imprévu. »

L’association est soutenue par le gouvernement suisse, notamment par le secrétariat d’État aux affaires étrangères, ainsi que par des fondations privées. « Mais c’est toujours trop peu », déplore Jean-Claude Vignoli. Le trafic d’animaux sauvages n’est pas assez pris au sérieux par la communauté internationale. Il faut dire que les réseaux sont très puissants. Et le trafic d’ivoire n’est que la partie visible de l’iceberg. On parle moins du trafic de pangolins, animal le plus braconné au monde, ou de celui des espèces protégées par la Convention de Washington (Cites).

Mais Jean-Claude Vignoli n’a pas l’intention de baisser les bras. Il travaille actuellement à la création d’une nouvelle ONG, dédiée à la lutte contre le trafic de pangolins. Une espèce méconnue, qui se fait massacrer par milliers, pour sa chair et ses écailles, utilisées dans la médecine traditionnelle chinoise. « Il y a une certaine urgence, confie-t-il. Je sais que je ne changerai pas le monde à moi tout seul, mais je sais que je peux faire quelque chose. »

 

Cette phrase est magnifique et est une source d'inspiration. Elle montre que même face à des défis colossaux, chaque action compte et peut faire la différence. Jean-Claude Vignoli ne se décourage pas devant l'ampleur de la tâche, il est déterminé à faire sa part pour protéger la faune et la flore en danger. Cette attitude est un exemple à suivre pour tous ceux qui cherchent à agir en faveur de la planète. Chacun de nous a le pouvoir de faire une différence, même si elle peut sembler minime à l'échelle mondiale. L'important est de ne pas baisser les bras, de continuer à agir pour protéger notre planète, et d'encourager les autres à faire de même.

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Commentaires

Ludivine Galloy
il y a un an

Méga intéressant et bravo à lui ! Encore des livres à acheter ! Virunga est un des premiers documentaires que j'ai regardé, il m'a tellement marquée.